Renault Vivastella 1936

Renault Vivastella 1936

Une magnifique voiture, aussi élégante que rare dans une construction sur mesure « woody », nous est confiée pour sa restauration.3 mois, c’est le délai que nous avons pour rendre le véhicule terminé.

Renault Vivastella 1936 restauré par Techni-Tacot

Une histoire un peu folle, mais le challenge est là, le véhicule est attendu pour une occasion bien précise.

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Une voiture énigmatique car une confusion règne entre le modèle Vivastella et la Vivaquatre. En fait la partie châssis, moteur et numéro correspondent à une Vivaquatre : type Renault ADL 1 – moteur type 460 – 4 cylindres en lignes – soupapes latérales – alésage x course 85×105 – 2350 cm3 – 49 cv – boite de vitesses à 3 rapports non synchronisés.

Le moteur ressemble de très près au 85 latéral type 603. La carrosserie est, par contre, celle d’une VivaStella et possède une plaque de laiton rivetée avec le nom du carrossier « Stella ».

Nous supposons que le premier propriétaire voulait une Vivastella, mais n’a peut être pas eu les moyens de s’offrir le moteur 6 cylindres en ligne. Alors il aurait commandé une Vivaquatre avec la carrosserie de la Stella.

Notre travail cette fois-ci relève plutôt d’une Mission Impossible. Si habituellement, nous avons besoin d’une bonne année pour effectuer une restauration complète, avec cette voiture, le délai va être tout autre. Réduit non pas à 6 mois mais à 3 mois. C’est un véritable challenge que nous avons envie de réussir pour notre attachante cliente.

Bien évidemment, il s’agira de réaliser ni un travail précaire ni du cache misère car nous tenons à signer notre savoir-faire. De plus cette belle auto va devoir transporter des passagers durant tout l’été pour une utilisation professionnelle, il faudra pouvoir compter sur elle. Nous devrons faire quelques aménagements pour fiabiliser et simplifier l’utilisation de cette ancienne automobile. Nous en reparlerons plus bas dans l’article.

Pour réussir cette gageure, nous avons convenu de mettre de côté certaines opérations d’ordre esthétique. Elles seront réalisées après la période estivale. Par exemple, les travaux de sellerie seront réduits à la confection des 2 banquettes, des sièges supplémentaires et le moquette. Ciel de toit, galons, décoration des panneaux de portes seront provisoirement remplacés par une lasure uniforme appliquée sur le bois, afin d’offrir un véhicule propre à ses passagers. Les chromes encore en très bons états seront avivés par nous mêmes (nous avons un polisseur-orfèvre dans notre équipe). Le moteur qui fonctionne déjà ne sera que révisé.

Comme nous ne connaissons pas le passé de cette voiture, nous passons quelques heures à le remettre en route avec le maximum de précautions à prendre dans le cas d’un moteur arrété depuis un certain temps. Nous profitons que le véhicule peut de nouveau se déplacer sur quelques kilomètres pour faire un essai routier et débusquer des problèmes mécaniques.

En route avec la Vivastella – la vidéo ci contre.

De retour, nous constatons que le moteur fonctionne bien, n’est pas sujet à des émissions de fumées anormales, ne fait pas de bruit suspect. Le pont est silencieux, ainsi que la boîte de vitesses. Cependant la 2nde a tendance à sauter, le freinage est très insuffisant.

La mission de Techni-Tacot :

  • démontage du véhicule,
  • décapage et réfection du châssis, y compris trains, direction, pont, suspension et amortisseur,
  • protection de la carrosserie bois, (traitement fongicide et vernissage),
  • tôlerie et mise en peinture de la carrosserie,
  • circuit électrique complet à créer et rajout d’un sytème de protection par fusibles,
  • pose d’une coupure générale électrique accessible de l’habitacle,
  • réfection de la sellerie,
  • rajout d’un lanceur électrique sur le démarreur qui permet de lancer le moteur en appuyant sur un bouton et non plus actionnant une pédale très incommode,
  • amélioration pour une utilisation courante et fonctionnelle et notamment dans un but professionnel (service voiturier)
  • passage en 12v. Le conducteur doit pouvoir compter sur un démarrage énergique et sans hésitation, surtout lorsqu’il aura des clients (passagers) confortablement installés à l’arrière,
  • installation d’une pompe à essence électrique très basse pression, chaque matin le chauffeur n’aura plus a soulever le capot pour actionner la pompe à essence manuelle (amorçage). Il n’aura qu’à mettre le contact pour que le circuit d’essence soit prêt au démarrage et sans s’être sali les mains.
  • installation d’un module électronique d’allumage (montage discret) pour améliorer la performance du moteur et contribuer à réduire la consommation (et de ce fait la pollution),
  • montage d’un allumeur à avance centrifuge (automatique) qui remplacera le modèle à commande au tableau de bord, que peu de conducteurs savent régler.

Toutes ces modifications légères sont totalement réversibles, ceci pour une question de transmission du patrimoine automobile aux générations futures.

Seulement 3 mois, …


… c’est donc le temps que nous avons pour réaliser le souhait de notre cliente (je pressens des week ends chargés).

Nous vous invitons à suivre chronologiquement, la progression des travaux. Nous allons commencer par le 1er jour et ainsi de suite.

Jour 1 : J-90


C’est parti pour le démontage et la séparation caisse/châssis.

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L’avant (ailes, capot, radiateur) est déposé, ainsi qu’amortisseurs et commande de direction. Les pieds de portes AV sont attaqués et avaient été masqués par une belle tole rouillée, posée au rivet « pop ». Nous allons réaliser une greffe beaucoup plus sérieuse.

Jour 2 : J-89


La structure révèle des renforts fortement corrodés. Mais nous avons vu pire. Le châssis ne semble pas avoir souffert, donc tout va bien. La carrosserie a été construite puis reconstruite sur la châssis. La séparation est plus difficile que prévue. A cause de l’absence de renfort, il faut supporter en différents points l’enveloppe pour ne pas qu’elle s’abîme.

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 Le châssis est retiré, la carrosserie posée sur des pieds. Le moteur est séparé de la boite pour une révision.

Jours 3 et 4 : J-86


Début révision du moteur – réfection démarreur – dépose collecteur – allumeur

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Réglage du jeu aux soupapes. Dans le cas de ces moteurs dis à soupapes latérales, il est souvent préférable de profiter de la dépose du moteur pour régler les jeux. La plupart du temps, le collecteur gêne fortement pour accéder avec 3 clés afin de maintenir le poussoir, le contre écrou, ajuster la tête de vis et jauger avec les cales. Ici réglage préconisé 0.20 A et 0.30 E.

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Le volant moteur est marqué au niveau du plan d’appui du disque d’embrayage : nous rectifions ce plan ainsi que la face d’appui du mécanisme pour ne pas modifier l’écart. La boîte de vitesses est vidangée. Enfin, nous avons réussi à extraire tout au plus un fond de verre de mélasse. Il y a bien longtemps qu’elle n’a pas baignée dans une huile propre. Comme nous avons pu constater que la seconde vitesse sautait, nous rectifions les crans de vérouillage de la fourchette correspondante. Le démarreur, même s’il est fonctionnel, passe sur la table d’opération. Nous nous sommes surpris à penser que les travaux précédemment réalisés avaient consisté en un graissage à la louche et une belle peinture sur saleté (pour rester courtois). Le démarreur est entièrement démonté, contrôlé et le jeu de 4 balais est remplacé. C’est donc la première pîèce que nous avons restauré sur cette voiture. Courage, le bout du tunnel n’a jamais été aussi près 😉 Déshabillage châssis – dépose train AV – lames de suspension – moyeux – flasques – pédalier et timonerie de freinage. Le châssis de la Vivastella est placé à côté d’une de ses « petite-petite fillotes », une Renault Frégate Transfluide de 1960.

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Les travaux sont réalisés en extérieur, surtout pour profiter d’une belle météo provençale. Le châssis est en état satisfaisant au niveau structurel. Pas de corrosion perforante excepté pour les supports de caisse qui seront dépointés et remplacés par des pîèces neuves. Donc tout va bien. Terre et rouille donne un beau sujet photographique avant qu’une laque de châssis vient redonner l’aspect neuf. Avant démontage, les éléments rapportés sont repérés, mesurés pour pouvoir les remplacer sur un châssis dont les traces de positionnement auront disparues.

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Tambour de frein en très mauvais état mais sauvable. La rectification redonnera une surface de friction parfaite et une concentricité régulière pour un freinage le plus efficace possible. Les garnitures viennent d’être expédiée pour un regarnissage avec un matériau très performant et surtout sans rivet. Les arbres de roues sont déposés.

Jours 6 à 11 : J-79


Le châssis est entièrement nu. Décapage, puis dégraissage, meulage des soudures maladroites, pour finir protégé par un traitement antirouille et laqué.

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Gros plan sur la sortie de moyeu du pont : mélange de graisses datant de presque 80 ans : un aperçu de ce qui nous attend, pour l’ouverture du pont AR.

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Les supports de carrosserie sont très atteints par la corrosion. Il ne s’agira pas de masquer la rouille en soudant des plaques de tôle dessus (réparation qui avait été faite de la sorte au cours de la vie de cette voiture). Nous dépointons les supports au forêt pour « dessouder » en douceur et atteindre l’oxydation cachée sous les rajouts. Ensuite, des plans sont établis pour refabriquer des supports en tôle galvanisée.

Jours 12 à 13: J-77


Une tôle de zinc servait de couverture au toit. Elle est déposée pour contrôler l’état en dessous et surtout établir les plans de fabrication d’un nouveau toit en vinyl. En même temps, à cause des rafistolages de la culasse (peu rassurants), le haut moteur est déposé. Cela nous permet de constater que le moteur donne une combustion satisfaisante (couleur des soupapes), que les cylindres sont en bon état et qu’une intervention importante a eu lieu sur l’équipage mobile (segments neufs, pistons changés ou nettoyés). Depuis cette opération, le véhicule a effectué certainement moins de 100 km. Si le moteur n’est pas neuf, il semble être en très bon état. (notre cliente a beaucoup de chance !).Par contre, les conduits de refroidissements sont en aussi mauvais état que ce que l’était le radiateur. Mais cette opération de nettoyage est sans gravité. Un détartrage des conduits par grattage et rinçage suffira.

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L’embrayage est terminé d’être reconditionné, le volant moteur sort de la rectification et le radiateur est remis à neuf (80% des tubes du faisceau étaient obstrués). Le volant moteur rectifié pour retrouver un embrayage doux et progressif. Entre temps, nous avons commandé des aciers pour refaire la plateforme du véhicule, une culasse en bon état, une nouvelle pompe à eau et des pneus. Démontage des suspensions. Hélas, les articulations sont en très mauvais état.

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La dépose des axes maintenant les oeillets des lames de suspension montre une usure à laquelle nous sommes rarement confrontés. On peut voir sur cette photo, à quel point l’axe cylindrique est marqué. Il est devenu inutilisable et dangereux, risquant de céder lors du passage d’une roue sur un défaut routier. De même, les bagues des oeillets ont perdu leur aspect cylindrique depuis bien longtemps. Enfin, on ne va pas s’arréter pour autant et les pièces sont mesurées pour établir dans la foulée, des plans de refabrication.

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Nous déposons TOUT, c’est à dire même les axes de jumelle constitués d’extrémités coniques et concentriques avec les jumelles. Il y a bien longtemps qu’on ne fabrique plus ce genre de mécanisme, endurant mais trop complexe pour pas granchose.

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Jours 14 à 20 : J-70 (suite)


Le pont est ouvert. Il baigne dans un magma graisseux très épais. Il est en bon état. Nous en profitons tout de même pour régler le jeu de précontrainte des roulements du différentiel : une balade pour le mécanicien !

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L’ensemble est refermé, puis laqué.

Jours 14 à 20 : J-70 (suite)


Tringlerie de direction : une saleté à démonter tant les filetages sont gripés par la rouille et les années. Elles finiront par le laisser convaincre par le chalumeau. Chaque filetage est passé au taraud ou à la filière ; nous aimons lorsque chaque filet se visse à la main au remontage. Pendant ce temps, Jean Philippe a terminé de laquer le châssis qui a vraiment meilleure mine. Nous le voyons bien installé à bichonner les petites pièces.

Jours 14 à 20 : J-70 (suite)


La dynamo modifiée en 12v est terminée. Elle a toujours l’apparence de celle d’époque avec son beau logo de la Régie, mais dedans nous avons astucieusement glissé la mécanique d’une version plus récente en 12V. Pour améliorer la régulation de la charge, un régulateur équipera le circuit. La batterie ne s’en portera que mieux d’autant plus que la génératrice est bien plus puissante que celle d’origine.

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Revenons au moteur : comme ça nous démangeait de l’ouvrir (nous ne sommes pas mécaniciens pour rien), nous l’avons fait, pardi ! C’était une bonne idée, car le pignon de distribution était sur le point de prendre sa retraite. Nous l’extrayons en douceur avec une légère chauffe du moyeu, le tout en moins de 5 minutes (quand je pense que, de nos jours, refaire une distribution coûte très souvent plus de 1500 euros sur nos voitures récentes … il n’y aurait pas du « foutage de gueule » quelque part ?).

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Avant de remonter le nouveau pignon, nous le trempons dans une huile 20w50 propre. En l’imprégnant d’huile, sa résistance à l’usure va se renforcer. Nous rectifions la plaque de bronze permettant le réglage du jeu latéral d’arbre à cames. Oui, oui, encore une pièce qui se répare… Le calage de la distribution se fait à l’ancienne car les repères sont douteux : mise en bascule d’un cylindre avec son piston au PMH parfait : du bonheur pour les vrais mécaniciens. Comme je m’ennuyais, j’ai ouvert la boite en fonte de sortie d’eau de culasse. Je sais, j’aime me faire du mal, mais la rouille ça me donne des boutons. Certes , j’en ai un peu bavé et la couleur grise de la pièce indique que le chalumeau est passé par là. Mais maintenant, il est possible de monter le thermostat d’origine. Parfaitement, cette voiture roulera avec un thermostat, comme il se doit ! La pompe est démontée, roulement changé, presse étoupe remonté. C’est toujours un plaisir de travailler sur ces pièces conçues pour être réparée, même 70 ans après leur fabrication. Jérémy a décidé de faire la fête au carburateur. (en fait nous sommes 3 à travailler sur la Viva pour assurer le challenge.

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Plus que 69 jours les gars, nous restons motivés !

Jours 21 à 25 : J-65


Les articulations des suspensions sont en très mauvais état.

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Nous constatons :

destruction des bagues d’oeillet (lames de suspension),

axes de jumelles trop usés

bride centrale AR , dans le même état.

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Le sauvetage est en cours grâce à l’usinage de nouvelles bagues, la recharge en métal des brides avant baguage, et l’usinage de nouveaux axes.

Ossatures des sièges:

Inutilisables en l’état, nous deshabillons les assises pour décaper les tubes qui seront laqués avant de les confier à notre sellier.

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Amortisseurs de la Renault Vivastella 1936 :


De type à bras et à simple effet, ils sont vides d’huile. Nous les démontons pour remplacer les pièces d’usure. Hélas l’un deux est brisé. On peut voir ici l’axe au milieu qui a été cisaillé par un effort anormal (absence d’huile très certainement).

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Nous en usinons un nouveau et c’est reparti avec des bagues d’étanchéité neuves. Durée de vie de ces amortisseurs : 80, 100, 150 , 200 ans ? Au fait, qui n’a pas déjà eu à remplacer des amortisseurs au premier contrôle technique sur sa voiture récente ? Durée de vie inférieure à 4 ans ? No comment !

Timonerie de la Renault Vivastella 1936 :


Fonctionnel, mais remonter comme tel un axe très fortement marqué enlèvera de la précision aux commandes du véhicule. Nous rechargeons l’axe au MIG.

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Planche de bord de la Renault Vivastella 1936 :


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Ailes et portes de la Renault Vivastella 1936 :


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L’allumeur de la Renault Vivastella 1936 :


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Calandre Vivastella de la Renault Vivastella 1936 :


Qui va avoir le bonheur de redresser les fanons un par un ?

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Jours 26 à 27 : J-63


Les supports détruits par la corrosion ont été refabriqués. Nous les pointons sur le châssis. Ensuite nous remonterons les trains roulants en vue de reposer la carrosserie.

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Jours 28 à 43 : J-47


Choix des teintes carrosserie et sellerie. Les jantes repassent en atelier de peinture pour un fini de qualité.

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Les éléments en bois sont poncés pour un traitement (si bessoin) et un vernissage. L’ossature du pare brise basculant en très mauvais état est reconstruite à partir de la forme du profil d’origine.

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Un tirant de pont est ressoudé avec remise en place d’une entretoise métallique.

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Les pièces des trains dans leur état d’usure et les nouvelles refabriquées.

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L’imposante suspension transversale AR reconstituée. Il n’y a plus de jeu anromal et le système reçoit un graisseur pour renforcer la lubrification un peu sommaire à notre goût.

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Le pont est rassemblé. Le système de freinage est pourvu de nouvelles garnitures à forte adhérence. Les quatre tambours sont rectifiés au tour. Malgré le soin apporté une ovalisation résiduelle restera pour ne pas diminuer anormalement l’épaisseur de l’acier.

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Les amortisseurs après reconditionnement sont reliés à leur biélette. On peut noter que ces modèles n’ont qu’un seul sens d’amortissement, il ne faudra pas inverser G et D sous peine d’amortir à contrario et de rendre inéfficace et dangereux le système.

Jour 44 : J-46


Montage des nouveaux pneus, polissage des écrous de roue en laiton ( 2 modèles : filetage gauche et filetage droite). Un assortiment de photos AVANT/APRES pour conserver la motivation au maximum.

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Jour 45 : – j-45


Nous sommes exactement à la moitié du délai d’éxacution et les travaux ont sérieusement avancés.

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 La carrosserie est reposée sur le châssis, lui même roulant de nouveau. Une nouvelle ossature est construite. Nous la réalisons avec des supports plus adaptés et surtout tous démontables, ce qui n’était pas le cas précédemment (pièces soudées à la va-vite sur le châssis). Nous en profitons pour rajouter des renforts aux points supportant des contraintes mécaniques. Nous aurions préféré mettre en place un plancher en bois, mais le temps nous oblige à être rapides. Rien n’empéche par la suite de revenir à cette étape car rappelons le, nous réalisaons une structure très facilement démontable.

Jours 46 à 60 : J-30


La phase carrosserie : C’est à ce stade de la restauration que toute notre confiance repose sur la performance de notre carrossier.

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Le tablier, véritable gruyère, reçoit des greffes de métal pour boucher la multitudes de trous inutiles.

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Le toit est débarrassé de la feuille de bois pour reconstuire un cadre en acier avec toile tendue comme à l’origine. Les greffes des pieds de porte sont réalisées afin de positionner l’ossature. Ensuite vont pouvoir être ajustés les ouvrants.

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Les ouvrants sont retravaillés, puis présentés pour l’ajustage des jeux. On remarque ainsi que les soubassements devaient être issus d’une autre voiture car ils ne profilent pas avec le tablier. Le façonnage redonnera un alignement satisfaisant et une continuité dans les moulures. La mauvaise surprise avec les ailes :

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Très mal refaits au paravant, les logements de phares ne peuvent pas recevoir les phares en respectant les points fixations. Soit trop hauts, soit trop bas. C’est tout l’avant des ailes qui doit être retaillé. La tôle est coupée, tranchée, greffée pour retrouver un arrondi régulier. Avant aprêt, le cerclage est monté à blanc pour vérifier le profil de l’ensemble. Travail sur le toit et le profil des bas d’aile.

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La voiture retrouve sa ligne progressivement.

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Entre temps, nous terminons l’usinage de l’axe du dernier amotisseur. Pour une question de praticité, le démarreur est modifié pour recevoir un solenoîde 12V. Ainsi il sera possible de commander le démarrage par une commande électrique et non pas en appuyant sur une pédale très mal située sous le tableau de bord.

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Sauvetage des gouttières de toit en aluminium. (Si j’attrappe celui qui peint dessus, en laissant se dessecher le scotch pendant des années !) Le collecteur d’échappement après surfaçage. On retrouve un plan de joint parfait.

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La surface après maintes phases de soudure, fraisage, surfaçage, pour tenter de réduire le métal devenu poreux.

Jours 61 à 67: J-23


Les greffes sont réalisées, les tôles sont planées. Le mastiquage est réalisé. La coque a retrouvée son intégrité et sa robustesse.

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Sous l’oeil attentif du carrossier, l’apprêt de charge est puvérisé. Ensuite les surfaces sont placées sous les infra rouges pour faciliter la désolvatation.

Jours 68 à 70 : J-20

Séances de ponçage à la cale. Avant de recevoir la première couche de laque, puis une seconde, jusuqu’à obtention d’une teinte profonde.

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L’encadrement du pare brise est reconstruit avec du profil laiton. Ensuite un polissage efface les traces de construction et fait briller le laiton.

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Entre temps, les équipements de la planche de bord sont remis en état.

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Jours 71 à 75: J-15

Mise en peinture de la carrosserie 1ère couche, puis ponçage, puis laquage définitif. Toute la teinte se révèle. Pour obtenir de la profondeur, il faut de l’épaisseur de laque.

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Finition du tablier pour recevoir un noir mat, conforme à la sortie d’usine.  Ajustage du pare brise basculant.

Jours 76 à 80: J-10

Les travaux s’accélèrent dans notre atelier car la voiture vient juste de revenir de la carrosserie.

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La boîte de vitesses est accouplée au tube de poussée, puis le moteur est remonté. La voiture retrouve son groupe propulseur. Jean Philippe se charge de préparer le moteur pour un nouvea démarrage. La mécanique tourne très bien. Le radiateur entièrement refait permet un refroidissement normal.

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Une photo du compartiment moteur avant nos travaux nous rappelle l’aspect peu engageant de la mécanique.

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Profitant de l’accessibilité du châssis par le dessus, nous remontons la ligne d’échappement. De nouvelles suspensions solidement arrimées maintiennent l’ensemble tout en conservant une certaine souplesse.

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Les câbles de frein remplacés par des neufs (nous les refabriquons), sont remontés. Pour pré-régler le tirage des câbles, nous commençons par déterminer la course de la pédale, puis la position de chaque biellette de renvoi jusqu’aux roues. Nous commençons par les roues AV. Ainsi on conserve une plage de fonctionement avec des leviers le plius possible à l’équerre par rapport à leur action. Ce n’est qu’après que nous agissons sur les tendeurs de câble. Les nouveaux renforts de la plateforme sont mis en place. Précédemment, ils avaient été soudés à la va-vite sur le châssis et la carrosserie. Le plancher était « popé ». Nous avons préféré rajouter des pattes de fixation boulonnées et faire en sorte que toute la plateforme soit démontable. Le bois de la partie AR est en bon état. Pour lui redonner un bel aspect, un léger ponçage, suivi de l’application de couches de vernis satiné est réalisé.

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L’aspect « woody » ressort bien au côté de la laque ivoire. Toutes les pièces métalliques ont été déposées avant vernissage.

Jours 81 à 86: J-4

La planche de bord est posée. Tout le faisceau est remplacé. Nous en profitons pour monter des protections par fusible et rajouter un système de démarrage à commande électrique sur le démarreur d’origine. C’est bien plus pratique d’appuyer sur un bouton pour démarrer que de devoir trouver (avec le pied) une pédale mal positionnée sous le tableau de bord. La calandre est reconstruite, notammenet dans sa partie basse, endroit le plus vulnérable.

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Une tibaude d’isolation est posée sous la moquette. Ensuite chaque empiècement de moquette est bordé pour un fini durable et esthétique. Le choix de la moquette est au dessus de la finition d’époque, mais cela rend la voiture plus agréable. De toutes les façons, ce n’est pas irréversible.

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Feux et phares sont remis en place. Nous rajoutons sous les optiques de phare, des clignotants assez dicrets, qui rendront bien plus visibles les changements de direction. Cela semblait préférable au fait de rajouter des feux sur les ailes. Nous sommes attachés à l’aspect sécurité, car si la voiture est dite de collection, elle n’en reste pas moins destinée à circuler sur le domaine routier.

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Le moteur est équipé de ces accessoires. Un klaxon en cuivre, du plus bel effet, est chiné sur une bourse de pièces rétro.

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La planche de bord est reconstruite avec le maximum de ces accessoires d’origine. Hélas, il manque un peu de temps pour retrouver les quelques pièces qui ont disparu au fil du temps.

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Le moteur d’essuie glace retrouve sa place, avec son boitier en lation, au look très « avant guerre. »

Jour 87 : J-3


Les ornements de capot sont remis en état. Une phase de chromage pourra être envisagée l’an prochain, mais à ce jour nous devons faire avec le délais très court.

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L’agitation est à son comble dans l’atelier, c’est une fournilière autour de la voiture. Pour votre plaisir, nous dévoilons un peu plus l’élégante auto …

Jour 88 à 89 : Jour J-1


Remise en place de la sellerie. Le véhicule est équipé de deux banquettes et deux sièges escamotables. On peut compter sur 8 places au total.

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Un cadre metallique est construit pour fermer le pavillon. Une mousse est tendue, puis une toile (style Weimann) recouvre l’ensemble. Des goujons traversant la structure, viennent plaquer le cadre sur le toit.

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Pour surveiller la température du circuit de refroidissement, un joli manomètre est rajouté sous la planche de bord. Lors des essais routiers nous avons pu vérifier la fiabilité de son indication grâce à un thermomètre numérique. Ainsi, bien que Techni-Tacot soit situé en Provence et que les essais se soient déroulés en Juillet, même lors de ralentissement en entrée de ville, la température n’a jamais dépassé 90°C. Encore une fois, lorsqu’un véhicule ancien est restauré avec soins et entretenu comme il se doit, les surchauffes ne font plus partie de son quotidien. Au diable les ventilos électriques et tous les subterfuges inutiles, une ancienne ça ne chauffe pas plus que nos voitures actuelles – Pour éviter que le chauffeur n’ait à soulever souvent le capot pour compenser le niveau de liquide de refroidissement, nous avons rajouté un vase d’expansion « ouvert ». Lorsque le moteur se met en température, le liquide se dilate, l’excédent va dans le flacon (au lieu de tomber sur la route). Lorsque le véhicule est arrêté, le circuit refroidit, le liquide reprend son volume initial et retourne par le tube plongeur du flacon. Et ainsi de suite. La perte est minime, et les rajouts bien plus espacés. Attention, cela n’empèche pas de surveiller le bon fonctionnement.

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Le jour J :

90 jours, c’est le temps qui nous a fallu pour réaliser cette restauration. Un pari fou, c’est sûr. Une performance qui a imposé un rythme intensif. Jusqu’à 8 personnes ont travaillé en même temps sur la voiture (l’équipe des carrossiers,celle des mécaniciens et celle des selliers). L’équipe Techni-Tacot est enchantée de pouvoir restituer le véhicule dans le temps imparti, pour une inauguration à l’occasion du 14 juillet.

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Les essais sur route :

Démarrage : grâce à la pompe électrique (discrètement cachée dans le compartiment moteur), plus besoin d’avoir à lever le capot pour actionner la manette de la pompe à essence – on met le contact et le moteur part aussitôt. Comme nous avons rajouté un module d’assistance électronique à l’allumage, l’étincelle est vigoureuse. On ressent l’amélioration procurée lors des démarrages et des reprises franches à bas régime. Pour simplifier la commande de démarrage (anciennement une 4ème pédale, très mal logée au dessus du frein et de l’accélérateur), nous avons ajouté un lanceur à solénoïde : un simple appui sur un bouton poussoir caché sous la planche de bord et le moteur part.

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Prise en main :

La position de conduite est normale grâce à une sellerie choisie volontairement assez ferme (meilleure tenu du dos pour conducteur et passagers). L’ergonomie des pédales et des commandes ne pose aucun problème. La direction est suffisamment légère pour ne pas ressentir la taille importante du véhicule. Le passage des 3 vitesses est facile. Grâce à l’astucieuse forme du levier de vitesses au plancher, l’espace au niveau des jambes est dégagé, et la commande à la précision de celle au plancher. Vraiment très agréable à manipuler. La boîte est non synchronisée, mais jouer avec les vitesses est tellement facile qu’on oublie rapidement cette technologie ancienne. Un léger double débrayage pour passer de 3 en 2, histoire de soulager la pignonnerie, et le véhicule rétrograde sans rechigner. L’étagement est excellent et la voiture n’est pas du genre à trembler devant une montée. C’est même étonnant vue la puissance du 4 cylindre (49cv). En fait, c’est le couple moteur important du 2,4 L qui compense la puissance modeste et rend la voiture suffisamment vive. On peut sans aucun pb reprendre en 3ème en sortant d’un rond point en sollicitant légèrement l’accélérateur.

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Sur route la vitesse de croisière est de 80 km/h et le véhicule ne tient pas toute la route ! On restera toujours prudent avec les autres voitures car le freinage est lent et peu performant. La faute aux commandes par câbles qu’il faut régler souvent, sans jamais trop faire lécher les garnitures, de peur de bloquer un tambour par échauffement. Pour conclure, la Renault Viva est une voiture d’avant guerre qui offre un agrément de conduite et qui pourrait faire pâlir bien d’autres de son âge. On gardera en mémoire que la clé de ce plaisir de conduite réside surtout dans les travaux très importants que nous avons réalisés. Encore une fois, une vieille voiture restaurée dans les règles de l’art redevient une voiture ancienne avec toute ses performances, son élégance et sa fiabilité.

Toute l’équipe Techni-Tacot remercie chaleureusement les propriétaires de cette belle voiture, pour leur confiance et leur grand intérêt tout au long des travaux.

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