Moteur de Citröen HY
Un moteur de Citröen HY plus performant
Les utilitaires rétro sont très en vogue. Hélas ils sont souvent lents, poussifs mais Techni-Tacot peut remédier à ce handicap. Une mécanique de Citroën HY nous est confiée pour un dopage sérieux de sa motorisation.
Rétro Camping, vacances paisibles au rythme du véhicule de son enfance le Citröen HY. Traversées de contrées lointaines comme un explorateur au siècle dernier, le véhicule ancien a de nouveau un bel avenir devant lui. Si les voitures d’époque sont depuis longtemps dans le cœur des amateurs, les utilitaires ont eu plus de mal à se faire aimer de nouveau. Cependant nous constatons que depuis plusieurs années, l’engouement pour ces drôles de machines reprend de plus belle. Camionnettes pour la vente de produits artisanaux, fourgons « Snack » en tout genre, camping-car archaïque mais si attachant, version break pour trajet confortable, la plupart de ces véhicules souffrent d’une motorisation poussive, de la faiblesse d’une installation en 6V, de phares peu performants, de l’absence de chauffage, bref, pour résumer, on peut leur reprocher d’être poussifs, gourmands, et inconfortables. Pourtant ils attirent tellement l’attention du public, qu’il serait dommage de ne pas utiliser leur potentiel sympathie. Pourquoi pas mettre les technologie actuelles à leur profit ?
Le projet aboutit au cahier des charges suivant :
- – augmenter puissance et couple du moteur en conservant la fiabilité sans reproche du moteur Citroen.
- – passage en 12V avec montage d’un alternateur,
- – adaptation d’une pompe à essence électrique automatique qui permet l’amorçage SANS avoir à ouvrir le capot avant démarrage. La pompe s’arrête automatiquement au bout de 10 secondes après démarrage du moteur,
- – modification des rapports de boîte pour permettre un régime de croisière confortable à 90 km/h sans entendre hurler le moteur,
Il se résume de la façon suivante : rendre confortable, plus vigoureux un Citroën HY.
Techni-Tacot rappelle que la modification des caractéristiques est sous la responsabilité du propriétaire qui doit se conformer aux législations en vigueur.
Notre client a confié son véhicule a un tôlier carrossier et la partie mécanique à notre enseigne. Grâce à l’excellente collaboration avec notre confrère, l’Atelier Rétro, nous avons récupéré par transporteur, le berceau AV complet du véhicule. Le travail en partenariat renforce la qualité du travail.
Nous recevons donc le train AV complet. Nous remercions Jacques de l’Atelier Rétro qui a pris soin de préparer les pièces et le chargement avec beaucoup de bon sens. Ainsi fait, le déchargement et le tri des pièces n’en ont été que plus rapide. Photo n°2 :le but atteint.
Le berceau est déshabillé en étapes successives, avec en premier, la dépose du moteur. Ainsi nous menons de front le reconditionnement de plusieurs parties et raccourcissons les délais.
Le moteur est un H72 de 1966. 1628 cm3 et 9cv fiscaux pour environ 42 cv. La performance est faible pour un véhicule qui pèse déjà à vide plus de 1T500. Nous démontons le moteur en totalité pour un dégraissage et une métrologie. Ainsi nous pourrons déterminer les pièces à remplacer ou les travaux de rectification à réaliser (embiellage) et surtout les endroits où se cachent les précieux chevaux !
Plus de puissance :
- – augmentation de la cylindrée de 1.6 L à 1.9L, (plus de mélange dans les cylindres, plus de force appliquée sur la tête des pistons)
- – augmentation légère du taux de compression pour accroître le couple en reprise, (vivacité), nous devons tenir compte que le vilebrequin ne repose que sur 3 paliers,
- – reconsidération du diagramme de distribution. Augmentation de la levée de soupape, ouverture du diagramme pour un remplissage plus important des cylindres,
- – équilibrage ligne de vilebrequin et pesée bielles pistons (moins de vibration, montée en régime plus vive, durée de vie supérieure de la mécanique),
- – montage d’un carburateur plus performant, pour un meilleur dosage air/essence lors des sollicitations,
- – équipement d’un allumage électronique (démarrages à froid facilités, reprises sur un filet de gaz + agréables, consommation moindre, plus d’entretien des vis platinées)
- – bobine et faisceau d’allumage performants,
- – les secrets de notre savoir faire Techni-Tacot.
Reconstruction du moteur Citröen HY :
Après avoir passé les étapes de décapage, dégraissage, décolmatage des moindres recoins et tringlage des canaux de lubrification, le bloc est contrôlé visuellement, puis passé en métrologie pour détecter fissure, voile, ou autres défauts qui pourraient compromettre un reconditionnement fiable. Nous insistons fortement sur les nombreuses heures nécessaires au nettoyage des résidus d’huile, calamine, boues qui doivent être éliminés à 100 % avant remontage. Le vilebrequin a été rectifié en 0.25 ligne et bielles. De nouveaux coussinets sont montés. Sur la 2nde photo apparaissent quelques retraits de matière sur les contre poids qui ont permis un équilibrage de la ligne complète à moins de 0.5 gr. Cette opération d’équilibrage rallongera la durée de vie du moteur et donnera un fonctionnement plus vif et avec moins de vibration.
Nous accordons une attention particulière au choix des pistons et de la qualité de la segmentation. Actuellement on trouve couramment sur le marché, chez certaines grandes enseignes, de la segmentation tout juste bonne à rejoindre le tas de ferraille. De fabrication irrégulière, réalisés dans des aciers ou fontes pauvres, les moteurs fument immédiatement sans pouvoir se roder, et perdent leur compression en quelques milliers de kilomètres parcourus. Nous travaillons fréquemment avec Mahlé et Goëtze. Il arrive aussi que nous montions des pièces issues de stock d’origine à condition qu’elles aient été parfaitement conservées
Bielles et pistons ont été appariés par pesée. Il suffit de comparer le poids des pistons, sur une balance numérique pour se rendre compte des différences sur un jeu de 4 pièces. Cette opération, assez simple à faire, contribue à un moteur souple, endurant et avec peu de vibrations. L’arbre à cames est retaillé selon nos prescriptions. Ce travail donne une levée de soupape supérieure, un diagramme de distribution plus « ouvert ». Le moteur devient plus coupleux en reprise, plus puissant, donc plus performant.
La chaîne de distribution est remplacée. On retrouve alors une tension normale de la chaîne. Le gicleur de graissage est soigneusement débouché.
Profitant du moteur non culassé, nous en vérifions le repère Point Mort Haut des cylindres 1 et 4, sur la poulie. il sera beaucoup plus facile de régler l’allumage et de choisir le point d’avance avec une lampe stroboscopique.
Le moteur est équilibré jusqu’au mécanisme d’embrayage. Volant moteur surfacé, mécanisme retaré, disque neuf.
Les périphériques du moteur Citröen HY :
Pompe à eau, démarreur en cours de reconditionnement.
Idem pour le bloc chauffage et son moteur de ventilation. Le radiateur de chauffage est déssoudé, détartré, assemblé et testé en pression.
Berceau et pièces connexes :
Toute les parties exposées aux intempéries sont fortement oxydées mais sans corrosion perforante. Le repérage des barres de torsion est indispensable pendant le démontage.
Trains AR du Citröen HY :
Ordre de démontages des pièces sur un moyeu AR.
Train AV du Citröen HY :
Le système de freinage est remis à neuf. Il est indispensable et à plus forte raison lorsque les travaux vont accroître les performances du véhicule, de soigner attentivement l’aspect sécurité. Le freinage sera avec un liquide 100% silicone (anti corrosion et durée de vie importante), les garnitures seront équipées de frictions haute adhérence, posés par collage industriel.
Les moyeux AV restent assez complexes et demandent beaucoup de soin. Il faudra veiller à ne pas confondre l’emplacement de chaque cylindre de roue (4 cylindres dont 3 modèles différents par essieu). Les canalisations en cuivre sont refaite à l’identique. Ainsi on supprime tout dépôt résiduel difficile à retirer de l’intérieur des cuivres.
Crémaillère de direction du Citröen HY :
La crémaillère fait partie des pièces complexes à démonter et remonter. Des outils spéciaux Citroën sont nécessaires pour déposer les extrémités sans faire de dégâts. Le nombres de pièces est important par rapport à la simplicité de fonctionnement de cette direction.
Vigilance pour ceux qui souhaitent se lancer dans cette opération : d’une part une méthodologie de démontage / remontage est indispensable à connaître, d’autre part, la compréhension de ce qu’il faut obtenir pour que la crémaillère refonctionne parfaitement et soit totalement fiable (blocage de certains écrous, ajustage des jeux , etc.)
Remontage du moteur Citröen HY :
Châssis et pièces des trains sont traités et laquées en noir satiné. Une laque anti corrosion (bi composant) est pulvérisée. Un bel aspect visuel pour une application durable et protectrice. Le remontage des bras de suspension et des barres de torsion est d’autant plus aisé que des repères ont été fait lors du démontage.
Boîte de vitesses du Citröen HY :
En plus de la révision, nous devons modifier les rapports d’engrenage pour permettre une vitesse de croisière confortable à un régime moteur plus bas que d’origine. Comme ce véhicule n’est plus destiné à transporter de lourds chargements et que nous améliorons sensiblement la puissance du moteur, nous pouvons rallonger les rapports de démultiplication. Il n’est pas question de faire une course à la vitesse de pointe mais simplement de ne plus entendre le moteur « hurler » à 90 km/h.
Un nouveau jeu de pignons sera monté. Il permet d’obtenir des rapports plus longs avec le même étagement. En 3ème, à 90 km/h, le régime moteur sera abaissé de 1000 tr/min : soit 3000 tr au lieu de 4000 tr/min. Le confort pour les occupants sera vraiment appréciable. Il est à noter que cet allongement des rapports (x 1.4) est le plus important. Il existe d’autres ratios, adaptés pour des motorisations moins poussées, ou des utilisations avec charges plus lourdes.
Démontage de la partie commande des vitesses et frein à main. Dépose des demi arbres de sortie.
La boîte est bien conçue mais demande le soutien des documents techniques. Le remplacement des pignons demande le démontage complet de la boîte. Même le train primaire ne pourra rester en place.
Une des difficultés majeures est le remontage de l’arbre du pignon d’attaque. Celui-ci supporte le train intermédiaire et surtout les 2 groupes d’aiguilles. Un collage avec une graisse pâteuse est indispensable. Ainsi il devient possible de glisser l’arbre au travers des aiguilles, sans que l’une d’elles ne tombe dans une des cannelures. Une bonne dose de patience sera nécessaire.
Après les dernières vérifications, comme le passage sans difficulté des rapports (y compris la marche arrière), nous présentons le groupe propulseurs sur le châssis.
Les premiers essais sont réalisés avec circuit de refroidissement en place. La nouvelle carburation et les modifications importantes sont concluantes. On remarque immédiatement que l’équilibrage a réduit considérablement les vibrations. Il suffit de regarder le moteur pendant les accélérations et de voir que son image ne vibre pas.
Les modification apportées au moteur Citröen HY :
Le moteur est reconditionné dans sa totalité et se rajoute :
- – augmentation de la cylindrée (1600 vers 1900 cm3)
- – réhausse modérée du taux de compression,
- – accroissement levée de soupape,
- – augmentation du diagramme de distribution par retaille de l’arbre à cames,
- – équilibrage dynamique de la ligne,
- – pesée bielle/pistons,
- – remplacement carburation,
- – nouvel allumeur électronique et nouvelle courbe performance
Remplacement de la dynamo par un alternateur 12V. Montage d’une sonde de pression d’huile double : mesure de la pression lisible sur manomètre et commande un voyant rouge au tableau de bord (anomalie de pression).
L’allumage est confié à un allumeur actuel, avec programmation des courbes d’avance et de dépression. Suppression des vis platinées/condensateur. Ainsi on s’affranchit de devoir régler tous les 10000 km l’allumage, du remplacement des rupteurs et condensateur. L’information d’allumage est régulière, stable et précise. L’étincelle se fera toujorus au moment opportum et optimal. La haute tension (étincelle) est confiée à une Bobine BOsch « rouge », uniquement réservée au allumage électronique. La tension au bougies passe de 15 à 30 000 Volts. Plus puissante, l’allumage dans les chambres de compression sera plus efficace, pour aboutir à des reprises plus franches et des démarrages sans failles. La consommation de carburant en sera sensiblement réduite, ainsi que les émissions polluantes. Il va sans dire qu’un allumage de cette performance s’associe avec des bougies adaptées, des fils de bougies anti parasités enrobés d’un isolant type silicone. (tout se matériel est disponible sur notre Boutique en ligne ou sur simple appel).
Augmenter les performances invite à surveiller sa précieuse motorisation. Une sonde de température moteur est rajoutée sur une des plaques de culasse.
Comme le véhicule est de type camping car (caisse fermée), une commande d’allumage de feux de recul est ajoutée. Une plaque supportant un contacteur de position est fixée sur le couvercle de boîte. Lorsque le doigt de sélection du levier de vitesses enclenche la marche arrière, celui-ci pousse le contacteur qui, à son tour, commandera les feux de recul.
Ces générations de moteur sont encore équipées de pompe à essence. Lorsque le véhicule est arrêté plus d’une journée, en général il est nécessaire de lever le capot, de plonger la main dans le moteur pour atteindre la manette de la pompe à essence. En une dizaine de manipulation, on aspire le carburant pour remplir le carburateur. Cette opération évite de devoir tirer sur le démarreur trop longtemps afin d’amorcer l’essence. Elle reste fastidieuse, d’autant plus lorsqu’on est habillé de propre. Techni-Tacot propose un système très pratique. Nous ajoutons une pompe à essence électrique sur le circuit traditionnel, tout en laissant en fonctionnement la pompe mécanique d’origine. Un petit boitier électrique est raccordé entre la nouvelle pompe et le contact. Lorsque le conducteur met le contact, le boitier automatique, commande la pompe qui aspire l’essence du réservoir et rempli la cuve du carburateur jusqu’à son niveau maxi. Le conducteur attend simplement quelques instants avant de solliciter le démarreur pour laisser le temps à la pompe de aire son travail d’amorçage, puis lance le moteur qui part au 1/4 de tours. Quelques instant plus tard, la pompe est automatiquement coupée par le petit module automatique. C’est la pompe mécanique du moteur qui continuera d’alimenter le moteur durant tout le reste de son fonctionnement. Il en sera de même, au prochain démarrage, sans que le conducteur n’ait à se préoccupé du système.
La carburation est réalisé avec la monte d’un carburateur plus important, équipé d’une pompe de reprise et sans limiteur de régime. Ainsi le moteur peut sortir de son fonctionnement anémique.
La ligne d’échappement est remplacée par un modèle tout inox.
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