Restauration d’un cabriolet Peugeot 403
Cahier des charges :
L’essentiel de nos travaux va consister à :
- déposer la mécanique complète (groupe propulseur, train avant, train arrière),
- déshabiller la caisse principale pour un décapage total de celle-ci et des éléments amovibles,
- reconditionner l’ensemble de la mécanique,
- remplacer le faisceau,
- revoir tous les organes et accessoires périphériques.
- réfection complète de la sellerie et et de la capote.
Pour résumer il s’agit d’une restauration intégrale.
Améliorations techniques :
- modification du système électrique avec montage d’un alternateur caché dans le corps d’une dynamo. Ceci permettra de conserver l’aspect esthétique et de recharger la batterie lorsque le moteur tourne au ralenti – De plus la production d’énergie électrique avec un alternateur offre une tension de 14v5, ce qui donne un éclairage plus brillant (meilleure visibilité), des essuies glace plus rapides, un désembuage de pare brise efficace, …
- rajout équipement confort pour conducteur et passager (prise 12v, lecteur de carte, etc.),
- montage d’une pompe à essence électrique destinée à amorcer le carburant dans le carburateur sans devoir ouvrir le capot ou sans avoir à insister sur le démarreur,
- remplacement de l’allumeur mécanique par un allumeur électronique (meilleur démarrage, consommation moindre, pollution réduite)
Constatations lors des démontages :
L’état du véhicule présente bien à première vue. Cependant, il suffit de s’approcher et d’essayer ce cabriolet pour s’apercevoir que le travail est superficiel.
Le démontage complet est commandé.
En détails :
- le bocal de liquide de frein est presque vide, le circuit de freinage est à reconditionner en totalité.
- Sous le capot, la mécanique n’est pas rutilante. Beaucoup d’éléments sont d’origine et en l’état,
- La voiture a été repeinte, histoire de faire « bô », mais, ce n’est pas beau du tout !
- les bras arrière avec support d’amortisseur sont percés par corrosion : de la tôlerie en préparation !
- planchers et longerons sont à remplacer aussi,
- l’ensemble des accessoires est usé, à remplacer, à réparer comme le montre l’état des feux, caoutchouc de moteur d’essuie glace, joints de carrosserie, électricité, etc.
L’ensemble bien que fonctionnel mérite une sérieuse restauration. Un déshabillage complet et le décapage de la caisse nous en dira plus sur son histoire …
Constatations lors des démontages :
Voici le système électrique ou tout au moins ce qui reste de la célèbre Fée Électricité. La pauvre, elle a bien perdu de son panache. Il faudrait être joueur pour sortir en toute confiance avec un véhicule dont les isolants de fils sont devenus cassants, doté de connexions protégées par du scotch et un imbroglio sous la planche de bord. (pas facile de bien prononcer Imbroglio !).
Qu’à cela ne tienne (comme disait ma prof de Math), nous déposons joyeusement l’ensemble du faisceau et un nouveau le remplacera.
Un jour, il viendra le moment des essais tant attendu, l’un dira « Que la lumière soit ! » et l’autre répondra « Et la lumière fut ! ». Enfin, nous l’espérons ou alors j’irai vendre des chichis chauds sur les plages;-)
Décapage :
Après toutes ces heures de démontage et de bataille avec la boulonnerie rouillée, la caisse est vide et prête pour le verdict du décapage.
Ouverture du moteur :
Le moteur était fonctionnel. Vu l’état apparent, vu le bruit général en fonctionnement (proche d’un moulin à café), même si Peugeot est réputé pour sa fabrication ancestrale de moulin à poivre ou à café, dans une automobile, ce bruit caractéristique est peu rassurant. Donc, vous connaissez la sanction : mise à nue du berlingot.
Globalement l’état n’est pas catastrophique, nous avons connu pire. Mais en déposant le couvre culasse, l’aspect « Titanic » avec ses 4 cheminées rouillées, laisse présager d’une remise en état à la vas-vite.
Ouverture du moteur :
Les cylindres présentent une usure avec un talon bien visible en partie haute. C’est la partie où le segment le plus haut ne va pas. Donc cette zone est à la cote d’origine. Nous remplacerons d’office l’ensemble chemises pistons par un modèle neuf (que vous pouvez trouver sur notre Boutique en ligne ICI).
La chaine de distribution est très usée et même en bout de réglage la tension est bien insuffisante.
Les coussinets ont été remplacés récemment, mais il faudra passer le vilebrequin en métrologie pour connaitre son usure. C’est ainsi que nous pourrons prendre la décision de rectifier ou non en cote supérieure.
L’ensemble des photos montrent un moteur sale avec des dépôts de calamines sont très visibles.
L’étape suivante consistera à dégraisser, puis décaper toute les pièces pour les débarrasser de ces particules de carbone qui usent prématurément les moteurs.
A suivre …
Reconstruction du moteur :
Le volant moteur est rectifié. Les photos mettent en évidence la différence de l’état de surface avant et après. C’est ainsi qu’avec un mécanisme reconditionné comme il se doit, l’embrayage retrouvera son aspect agréable, progressif et sans à-coups.
Entre temps, les éléments comme carters, plaques de culasse, couvre culasse et filtre à air sont laqués en cabine. Le résultat sera du plus bel effet sur le futur nouveau moteur.
Reconstruction du moteur :
Le bloc moteur a été surfacé au niveau de la partie supérieure. Les hauteur de chemises ajustées en conséquence, le tout pour garantir avec la culasse la meilleure étanchéité du joint de culasse.
Les bouchon avaient été déposés pour un nettoyage en profondeur des canaux de lubrification. Idem pour la pastille de dessablage en bout d’arbre à cames, nous remettons en place ces opercules pour ne pas les oublier en cours de remontage.
Après la pose des coussinets de paliers, il faut vérifier et ajuster si besoin le jeu latéral du vilebrequin. Le jeu final est de l’ordre de 15 centièmes
Reconstruction du moteur : Embiellage
Une fois que la ligne d’arbre est en place, je m’occupe des ensembles chemises/pistons. Comme le bloc moteur a été surfacé, la hauteur de chaque chemise a été reprise au tour. Les segments sont déposés des pistons et leur jeu ajusté dans les chemises neuves. Tant qu’on y est sur les pistons, ne pas oublier de vérifier la propreté du trou de graissage qui arrose le piston.
Le volant moteur rectifié est remis ne place. La pompe à huile a été contrôlée et surfacée. Il serait dommage de jouer de malchance avec une pompe usée qui donne une pression faible à chaud. Les pistons sont glissés dans leur chemise et les bielles raccordées au vilebrequin. Le liège (languette) est collé sur le palier. Admirez la haute technologie pour maintenir la bande de liège en place, pendant le collage 😉
Reconstruction du moteur : Embiellage
Le carter d’huile est remonté ainsi que celui en tôle. Un passage en carrosserie et la pièce oubliée pleine de cambouis brille de tous ses feux.
Le moteur est remis en position normale, offrant l’accès aux pistons. J’en profite pour caler la distribution avec un comparateur car la présence des repères n’exclut pas le contrôle.
Les poussoirs fraichement rectifiés sont mis en place. Comme beaucoup de passionnés que nous sommes, nous rencontrons trop souvent des pièces de re fabrication médiocre. Notamment la pochette de joint de 203 dont certains joints sont minables et la qualité des lièges tout juste bonne pour faire de la déco sur les murs. Aussi, lassé par ses joints la réalisé, j’ai choisi de faire édite rune pochette de joints pour 203 et 403 avec des matériaux performants. Il suffit d’observer la consistance des joints en liège pour comprendre. Disponible sur notre boutique en ligne ICI.
Sablage de la carrosserie et constatations :
Hélas, malgré une voiture relativement propre vue de l’extérieur, le sablage a mis au jour bien de la misère. Il est apparu les accidents qu’elle a subis, sans toute fois montrer de choc conséquent. Il s’est agit plus d’accrochages que de véritables accidents graves. C’est une nouvelle réconfortante. Par contre, aucun élément de carrosserie est exempt de trous de corrosion et ils sont très nombreux. Les planchers et les longerons sont à revoir complètement mais le nouveau propriétaire en avait été averti. Pour le reste, la « dentelle » fait partie des mauvaises surprises…
Reconstruction de la carrosserie :
Photo 1 et 2 : un joli ciel étoilé se projette sur le double fond du plancher. N’est-ce pas romantique pour un cabriolet ? J’avais pensé aussi au poinçonneurs des Lilas, mais je risque de perdre une partie des lecteurs nés au 21ème siècle ! Bon, bref, il va falloir trancher dans le vif.
Photo 3 et 4 : Les passages de roue sont perforés de dizaines de trous de corrosion.
Reconstruction de la carrosserie :
Le plancher est découpé, les encadrements prêts à recevoir les futures tôles de plancher.
La reconstruction commence : le masque avant a retrouvé sa géométrie. Ca y est le sauvetage de ce cabriolet a commencé.
Reconstruction Unit avant :
Après travaux, positionnement de la partie avant sur l’Unit avant et correction pour un alignement parfait.
La phase suivante sera de déposer le bloc parebrise car la tôle de renfort avec les départs pour désembuer, sont pourri par la rouille. Une découverte dont on se serait bien passée. Visible en zoomant sur la 3ème photo.
Reconstruction parebrise/baie :
Les dernières phases de tôlerie arrivent. C’est avec un certain soulagement que nous voyons se présenter la reconstruction presque terminée, c’est à dire la voiture sauvée.
Reconstruction des portes :
La visite du musée des horreurs se termine. Les portes avaient bien souffert. Le sauvetage est passé par un désassemblage complet de l’ouvrant et une re fabrication sur mesure des éléments trop abîmés.
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